Après une attente et un espoir de voir enfin venir une stratégie cohérante, Renault semblait enfin de retour. Coopérations avec Nissan et Mercedes pour ses petits modèles, internationalisation, tout semblait aller mais les dernières déclarations du Directeur Général de Renault Carlos Tavares incitent réellement à se demander où veut en venir la marque. Après avoir popularisé son image en se rapprochant de plus en plus de Dacia et balayé le peu d'image haut de gamme qui lui restait en abandonnant l'Espace et en rebadgeant des Samsung jusqu'au sommet de sa gamme avec la Latitude, Renault fait marche arrière et désire assembler de grandes routières sur bases de Mercedes Classe E et Mercedes Classe S. En annoncant voulant passer d'un prenium de figuration qui a fait perdre toute légitimité en haut de gamme à Renault partout dans le monde à un prenium de haut standing, la marque au losange semble se perdre une fois de plus.
Crédit photo: autoexpress.co.uk
Pourtant, les premières idées de la collaboration Mercedes/Renault semblaient bonnes. Partenariats pour la future plate-forme comme Twingo/Smart, création d'un ludospace sur base de Kangoo pour compléter la gamme utilitaire de Mercedes, ces deux projets réalistes incitaient à croire en Renault qui avait pourtant tant deçu dans les années 2000. Mais l'hypothèse de l'apparition de modèles très haut placés chez la marque Française sur base de Mercedes laisse perplexe. Si la nouvelle semble rejouissante, partout on se demande quel est l'avenir de ces modèles qui verront peut-être le jour en fin 2014. On ne doute pas de la qualité de ces routières puisque bâties sur des plates-formes de Mercedes, le spécialiste de la catégorie, mais plusieurs questions se posent. Celle du style dans un premier lieu, domaine très important dans le haut de gamme où Renault n'a jamais brillé, Safrane, Vel Satis et Latitude en savent quelque chose. Ensuite, celle du made in France tant sujet de toutes les préoccupations en ce moment. Carlos Tavares a déclaré que le modèle aurait une "french touch" et serait sûrement assemblé en France, mais quel avenir pour un haut de gamme chez nous? Pas beaucoup, c'est la Chine et les Etats-Unis qui en réclament, marchés où Renault est toujours absent. Enfin, comment des modèles qui seront bien plus chers que tout ce que la marque Française fait actuellement pourraient réussir. Au-dessus du Scenic, Renault accumule les échecs: Laguna, Fluence, Koleos, Latitude, ces modèles se rassemblent tous sur un point, ils ne se vendent pas à cause d'une image fragile, d'un style pataud et d'un manque de sérieux arguments en général. Alors pourquoi vouloir aller plus haut, chaque chose doit sûrement se faire en son temps. Kia a commencé son ascencion en Europe par la Picanto, et non par l'Opirus. Les grands soucis de Renault en matière de fiabilité pendant les années 2000 semble loin mais restent dans les esprits et tout espoir de salut de la marque dans le haut de gamme a été balayé par la Latitude, Samsung peu attrayante rebadgée par Renault pour proposer par dépit une offre haut de gamme.
Même si l'on peut penser que Renault fera cette fois-ci énormément d'efforts et que tant d'optimisme de la part des Français fait plaisir à voir, il est desolant de voir que la marque au losange a déjà laissé passer sa dernière chance il y a bien lontemps. Esperons que Renault se rende compte d'ici mi-2012, moment où la décision sera prise à propos de ces projets, que l'avenir des Classe E et Classe S Françaises semble sombre.
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